Le sacrement du pardon

 

Préparer des enfants au sacrement du pardon n’est pas chose facile, d’autant plus que ce n’est pas toujours très clair dans la tête de certains adultes. On parle de péché sans trop savoir ce que c’est. Et quand on y ajoute les notions de péché mortel et de péché véniel, cela devient plus compliqué.

Les enfants disent souvent : « Le péché, c’est quelque chose de mal qu’on a fait. » Oui, bien sûr, mais il faut aller plus loin : Le péché n’est pas seulement une faute, une infraction, une atteinte aux règles de la morale. Il est d’abord une rupture d’alliance avec Dieu, un peu comme un divorce.

Quand j’organise ma vie en dehors de Dieu, quand je ne prie plus, quand je ne pense qu’à moi, je mets Dieu en dehors de ma vie. C’est cela le péché. Quand je fais du mal aux autres et que je refuse de les accueillir, Dieu est atteint dans son amour pour chacun. Nous savons combien des parents peuvent souffrir quand un de leurs enfants est victime de violences. Dieu, qui est Amour, souffre de voir ses enfants se déchirer.


Le pape Jean-Paul II disait : « Notre monde a perdu le sens du péché parce qu’il a perdu le sens de Dieu. » C’est pour nous un appel à redécouvrir ce Dieu qui n’a jamais cessé de nous aimer et qui ne veut que notre bonheur. Lors d’une rencontre avec une religieuse dans un monastère, des enfants lui demandaient si les sœurs allaient se confesser ; elle a répondu : « Oui, toutes les semaines. » Devant leur surprise, elle a précisé : « Plus un amour est grand, plus on voit ce qui l’offense.

Chaque année, le temps du carême nous aide à recentrer notre vie sur Dieu et à retrouver son amour. Nous entendrons des appels tels que : « Convertissez-vous… Revenez à moi de tout votre cœur… »

Un de mes amis me disait un jour : « Je ne sais pas si le bon Dieu me pardonnera car je suis un grand pécheur. » Ce à quoi j’ai répondu : « là où le péché a abondé, la grâce a surabondé. » (Saint Paul). Quand nous revenons vers Dieu, c’est la joie retrouvée, c’est la fête. Nous pouvons reprendre notre route avec un cœur libéré. Et surtout nous pouvons témoigner des merveilles de Dieu dans notre vie et notre monde.

Seigneur, tu es toujours là pour nous accueillir chaque fois que nous nous sommes éloigné de toi. Merci Seigneur pour cet amour et cette joie que tu ne cesses de nous offrir, pour cette confiance que tu nous renouvelles malgré nos infidélités. Garde-nous dans ton Amour.

Jean C

 

    

Je crois à la rémission des péchés

Dieu veut faire grâce

"La seule fois où le mot "péché" apparaît dans le Credo, c'est pour nous dire que Dieu ne s'intéresse qu'au pardon (tel est le sens du mot "rémission") de ces péchés.

Dieu ne veut pas nous faire peur ; il veut nous faire grâce... Pardonner est un acte très difficile pour les humains. Pour y parvenir, les chrétiens font l'expérience de la force "pardonnante" de Dieu qui les aide et les libère. Pour eux, cette force de libération dépasse l'homme et devrait s'étendre au monde.

L'idée de péché est difficile à exprimer aujourd'hui. Le mot, même s'il ne désigne pas la faute, vient pourtant du latin "peccatum": faute, crime. Fondamentalement, il désigne les actions choisies et réalisées par les hommes qui les séparent de Dieu. Il désigne le refus de l'homme de vivre selon l'évangile décrit par Saint Paul dans l'épître aux Romains : "Le bien que je veux faire, je ne le peux pas ; le mal que je fais, je le fais malgré moi." Notre coeur est obscur. Il recule devant la possibilité de vivre en vérité tels que nous sommes. Nous trouvons toutes sortes de complicités et de faux semblants.

Mais les chrétiens croient que Dieu les aime sans condition, que Dieu attend sans cesse qu'ils se tournent vers lui. Il ne s'agit pas pour eux de se refermer sur leurs fautes, de se complaire dans un sentiment de culpabilité. Pour le chrétien, le péché est une semence de mort. Il marque un chemin inverse de celui sur lequel le créateur a engagé l'homme.

 

La réconciliation chez les catholiques

Le prêtre reçoit personnellement celui qui se tourne, à travers lui, vers Dieu. Il entend les péchés dont souhaite se délivrer, en toute liberté, celui qu'on appelle le "pénitent". Celui-ci exprime le désir sincère de ne pas répéter ses fautes, de devenir plus libre face au mal. Le prêtre peut alors, au nom du Christ, lui pardonner ses péchés et le remettre en route. C'est ce qu'on appelle l'absolution, du latin absolvere, : absoudre, acquitter. Ce pouvoir lui a été conféré par le Christ tel qu'écrit par Matthieu dans son Evangile.

A l'origine, l'aveu des péchés et leur pardon se faisaient publiquement, à l'église, lors d'une célébration. Puis, la relation entre le prêtre et le pénitent est devenue plus personnelle. On inventa alors, au XVIIème siècle, le confessionnal, un meuble fermé permettant l'écoute.

Aujourd'hui, la préparation du sacrement par l'accueil, l'écoute de la Parole de Dieu, sont fréquemment vécues dans un cadre communautaire. L'absolution gagne à être donnée de façon plus personnelle, mais le lieu importe peu. Seule compte la qualité de l'échange avec le prêtre.

Le droit de l'Eglise catholique oblige le prêtre à respecter le secret total sur les aveux qu'il reçoit. dans les cas très graves, comme les crimes par exemple, le pénitent doit, avant de recevoir le sacrement, se tourner vers la justice. Le prêtre peut alors suspendre le rite, encourager cette personne à entreprendre cette démarche, et différer l'absolution.

 

        Accorde-moi, Seigneur de ne jamais oublier

        que si mon coeur venait à me condamner,

        Toi, Seigneur, tu es encore plus grand,

        car ton Amour le libère en m'aimant.

 

 

La joie du sacrement de la Réconciliation

Le sacrement de la Réconciliation est une rencontre joyeuse avec Dieu, la reprise de l'exclamation de Jean, sur la barque, au bord du lac : "C'est le Seigneur !" (Jean 21, 7)

"C'est le Seigneur !" et tout reprend sens dans la vie et chaque fragment de mon existence retrouve sa signification.

Il doit, par conséquent, être vécu avec joie et sérénité.

Comment vivre ce sacrement ?

Il s'agit avant tout d'un dialogue avec un prêtre qui représente l'Eglise, en qui je vois un représentant direct de la tendresse de Dieu ; un dialogue fait en priant ensemble, dans lequel je présente ce que je sens en moi, en ce moment ; je me présente tel que je suis devant l'Eglise de Dieu. Ce dialogue s'appuie sur la Parole de Dieu qui éclaire certains aspects de ma vie.

Le mot latin "confessio" ne signifie pas seulement aller se confesser, mais aussi louer, reconnaître, proclamer. A partir de là, le sacrement de la Réconciliation peut se vivre en trois étapes :

Confession de louange

Nous avons trop peu d'estime de nous-mêmes. Au lieu de commencer la confession en disant : "J'ai péché de telle et telle façon, on peut dire : "Seigneur, je te remercie" et exprimer devant Dieu les faits, ce dont je lui suis reconnaissant.

Je dis par exemple : "Seigneur, je veux d'abord te remercier parce que tu m'as aidé, telle chose a eu lieu, j'ai pu me rapprocher de telle personne, je me sens plus serein, j'ai dépassé un moment difficile, j'ai pu mieux prier…" il s'agit de reconnaître ce qui devant Dieu me donne la joie. Il est important que ces choses émergent devant le Seigneur : la reconnaissance de sa bonté pour nous, de sa puissance, de sa miséricorde.

Confession de vie

Plus qu'une recherche et une énumération de péchés formels je reconnais devant Dieu ce qui me met mal à l'aise, c'est-à-dire ce que je voudrais faire disparaître.

Une partie de nous-mêmes entre alors beaucoup dans cette démarche. C'est la vie qui y entre, non pas uniquement dans ses péchés formels –"J'ai fait ceci, je me comporte mal" – mais dans le but d'aller à la racine de ce que je voudrais qu'elle ne fût pas.

Ou bien, je dirai devant Dieu : "Je regrette de ne pas pouvoir parler sincèrement avec telle personne, mon rapport n'est pas authentique avec tel groupe, je ne sais pas par où commencer, je regrette de ne pas réussir à prier, je me sens mal à l'aise d'être pris par ma sensualité, par des désirs que je ne voudrais pas avoir, des fantasmes qui me troublent…" Je ne m'accuse d'aucun péché particulier, mais je me mets devant le Seigneur et lui demande qu'il me guérisse.

 

Confession de foi

Nos efforts ne servent pas énormément. Il est nécessaire que l'intention soit conjuguée à un profond désir de foi dans la puissance salvatrice et purificatrice de l'Esprit, dans la miséricorde infinie de Dieu.

Il ne s'agit pas vraiment de mettre sur la table trois ou quatre péchés, pour qu'ils soient annulés, mais d'une immersion baptismale dans la puissance de l'Esprit : "Seigneur, purifie-moi, éclaire-moi, illumine-moi. Que mon cœur soit changé, qu'il y ait en moi moins de lourdeur, moins de tristesse, moins de scepticisme, moins d'orgueil. Je ne sais peut-être par où commencer, mais je mets tout cela dans la puissance du Crucifié et du Ressuscité par la puissance de l'Eglise. Fais-moi voir quelles sont les résolutions que je dois prendre pour signifier ma bonne volonté de te paire."

 

Le sacrement de Réconciliation prévoit le moment de la pénitence. Il s'agit de ces gestes, prières, actions que le prêtre demande d'accomplir, tels un signe, un fruit, une expression de la conversion. Le prêtre est là pour m'aider à me situer en vérité devant Dieu et à choisir ce qui concrètement (prière, partage, effort pour sortir de soi-même, de ses habitudes, service du prochain…) traduit mon désir de me remettre en route, relevé par le pardon de Dieu et engageant réellement ma vie.

D'après le Cardinal Martini

 

Le pardon, une nouvelle chance

Nous avons besoin de convertir l'idée que nous nous faisons de notre Dieu face à nos péchés. Nous l'imaginons volontiers vindicatif, partial et vengeur. Or il est miséricordieux : "il nous aime avec des entrailles maternelles".

1. Le pardon de Dieu est plus fort que sa justice. Le peuple hébreu, est très vite oublieux de Celui qui l'avait fait sortir d'Egypte. Il s'est mis à adorer un dieu Egyptien, le veau d'or. La justice aurait voulu que ce peuple soit puni sévèrement. Mais à la prière de Moïse, Dieu laisse plutôt parler son cœur (que la Bible qualifie de maternel). Et il pardonne. Croyons-nous que l'amour de Dieu est plus fort que nos offenses ?

2. Le pardon de Dieu est plus fort que le passé. Au moment d'être choisi comme apôtre, le passé de Paul ne plaidait pas en sa faveur : Il ne savait que "blasphémer, persécuter et insulter". Pourtant Jésus Christ lui a fait confiance. Le passé pèse lourd parfois dans nos vies… Et pourtant, il s'efface devant le pardon sans limite dont Dieu nous comble.

3. Le pardon de Dieu est plus fort que nos égarements. L'évangile nous parle de pièce perdue, de brebis perdue et de fils perdu. Mais il nous dit surtout que pour Dieu rien n'est jamais définitivement perdu. On pourrait presque l'accuser de "discrimination positive" dans son parti pris préférentiel pour celui qui s'égare ! Dieu est à notre recherche. Saurons-nous saisir cette chance que le Seigneur nous donne et en être les témoins auprès de nos frères ?

 

Une question :

Pourquoi se confesser puisqu'on retombe toujours dans les mêmes péchés ?

Dans une maison, on fait le ménage toutes les semaines ; et pourtant c'est la même poussière. Mais on ne veut pas s'installer dans la saleté.

Aller se confesser, c'est aussi montrer qu'on ne veut pas s'installer dans le péché. C'est surtout une réponse à Dieu qui ne cesse de nous dire : "REVIENS !"

 

Maïti et Léo : l'incroyable pardon

 

 

 



          



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